Le tour du monde en 80 plats : où sont les restos exotiques à Paris ?
Les restos japonais, italiens ou chinois ne vous suffisent plus ? Besoin d'un rendez-vous en terre inconnue dans l'assiette (sans Frédéric Lopez) ? Iraniens, brésiliens, géorgiens, on vous a dégoté une liste d'adresses qui devrait vous faire voir du pays sans avoir à passer le périph'. Le (presque) tour du monde en (plus ou moins) 80 plats, c'est ici.
Région dont le climat politique voile la culture, le Moyen-Orient est particulièrement méconnu pour sa gastronomie mais heureusement, bien représenté dans la capitale. Bel exemple, Chez Elham, restaurant à deux pas de Beaubourg qui peut se targuer d'être un des meilleurs iraniens en ville, fameux pour son riz aux zestes d'orange ou aux groseilles ainsi que pour son poulet à la grenade. A quelques encablures d'ici, vers Arts et Métiers, vous trouverez l'Aigre-Doux dont l'alcôve au sous-sol, idéale pour un rendez-vous à deux, vous permettra de découvrir au calme les spécialités d'Irak tel que le délice de Bagdad, sorte de brick fourrée à la viande et aux légumes. Pittoresque et doté d'un excellent rapport qualité-prix. Histoire de faire mentir la mappemonde, à mi-chemin entre l'Irak et l'Iran, c'est le Liban, rue Rambuteau, au Man'Ouché. Petit take away portant le nom d'une galette traditionnelle, ce petit lieu se démarque par son service hyper jovial et sa carte riche, notamment en surprises. Oubliez le traditionnel falafel au profit des excellents batenjen ou halloum. Et comme il est pratiquement impossible de s'installer sur place, nous vous conseillons d'emmener vos merveilles dans ce havre très secret qu'est le Jardin Anne Frank. Moyen-Orient toujours, gros coup de cœur pour le Menekse, bonne auberge consacrée aux saveurs turques, cachée dans le Passage de la Main-d'Or. On ne saurait trop peu vous conseiller l'Imam Bayildi ("l'imam s'est évanoui", gratin d'aubergine divin) ou tous les plats (très fournis en viandes) à base de blé et de fromage de kachkaval, sorte de fromage de brebis crémeux et aillé. Qui plus est le vin est excellent, la déco foutraque est adorable et le patron ne l'est pas moins.
Avant de s'éloigner de la région, on fera un détour par la Géorgie, bien représentée par Pirosmani dans le 5ème. Si la carte n'est pas extraordinairement fournie, l'essentiel y est, comme le kharcho, un ragout de mouton, tomates et épices servi dans un plat traditionnel, les khinkalis (raviolis) aux griottes ou le fameux khatchapouri. Choc thermique désormais avec l'Amérique du Sud en deux adresses. Premier dans nos cœurs (et estomacs) : Anahuacalli. Considéré (à raison) par beaucoup comme le meilleur mexicain de la capitale, il a l'avantage de dévoiler un certain raffinement dans la cuisine du pays grâce notamment à ses Mole Poblano (dinde mijotée dans une sauce au cacao et piments) ou le Pato De Tony (du canard à la crème de courgette et à la compote de rhubarbe au chipotle). On ne pouvait pas partir d'Amérique du Sud sans aborder le restaurant brésilien Gabriela. Dans le south SoPi plane l'ombre du Corcovado : décor folklo et verdoyant, le patron accueillant et tout simplement la meilleure cuisine brésilienne de Paris avec ses Feijoada (travers de porc, saucisses et poitrine fumée mijotés dans des haricots noirs) ou Peixe Frito com Açaí (pièce de poisson panée maison accompagnée de frites de manioc et servie avec un bol d'açaí). La bonne bouffe : l'autre spécialité du Brésil.
Il serait injuste de parler d'exotisme ici sans aborder l'Oga et le Zango. Les deux mélangent saveurs et techniques du monde, ce qui vous permettra de goûter un filet de kangourou au poivre vert et un sauté de zèbre à l'Oga ou de croiser dans la même assiette une cuisse de canard confite, un ananas grillé, un bonbon au manioc et de la semoule de fonio au Zango. A noter aussi le restaurant polonais Cracovia, tradi, simple, généreux et puis El Sol y la Luna, colombien très pratique pour ses burritos à bas prix servis à toute heure du jour et (presque) de la nuit.