Azzedine Alaïa, un prince de la couture célébré au Palais Galliera
Pour fêter sa réouverture après trois ans de travaux, le Palais Galliera s'offre une rétrospective consacrée au couturier Azzedine Alaïa. Une exposition éblouissante à découvrir jusqu'au 26 janvier prochain.
On dit d'Azzedine Alaïa qu'il n'entre dans aucun moule. Couturier franco-tunisien révélé dans les années 80, il présente ses collections en marge de la Fashion Week, loin de l'effervescence des défilés et préfère miser sur la discrétion plutôt que sur le merchandising de sa personne. Pour sûr, Alaïa est plus qu'un directeur artistique, c'est un artiste, un artisan qui conçoit chacune de ses créations comme une œuvre à part entière. Après trois ans et près de cinq millions d'euros de travaux, le Palais Galliera rouvre donc ses portes et propose de découvrir une soixantaine de pièces issues de l'imagination du créateur. Dans une ambiance feutrée, on découvre le travail d'Azzedine Alaïa, ses robes extraordinaires connues dans le monde entier pour épouser le corps des femmes, le sublimer. On est comme ensorcelé par ces tenues sensuelles faites de mousseline, cuir ou velours, qui deviennent « des écrins pour le corps » comme on peut lire dans une note qui accompagne l'une des créations. Outre la beauté à couper le souffle de chacune des tenues présentées, la force de cette exposition est la mince frontière qui sépare le visiteur du vêtement. Ici, les robes ne sont pas exposées derrière une vitre et on pourrait presque les effleurer du bout des doigts. Des mannequins en plexi découpés deviennent invisibles et donnent l'impression que chaque tenue tient seule, par la seule force de sa beauté. Que l'on connaisse ou pas le travail d'Azzedine Alaïa, cette rétrospective vaut réellement le coup d'œil, pour peu que l'on s'intéresse à la mode. S'approcher des créations du couturier, c'est voir de près la perfection d'une robe fourreau en mousseline noire. Une exposition courte, mais indéniablement intense.
L'expo Azzedine Alaïa se tiendra au Palais Galliera jusqu'au 26 janvier 2014. Elle est accessible du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturne le jeudi jusqu'à 21h. Plein tarif 8 €, tarif réduit 6 €.

Robes Alaïa. Photographie publiée dans ELLE France, n° 2303, 26 février 1990. © Gilles Bensimon.

