Francesca Woodman : la photographie comme seconde peau, à la fondation Henri Cartier-Bresson
La photographe américaine Francesca Woodman est au cœur d’une nouvelle exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson. Elle dévoile l’intimité des autoportraits de l’artiste, morte à 22 ans. Du 11 mai au 31 juillet.
Je suis toujours à portée de main
, expliquait Francesca Woodman, en parlant de sa photographie. Pas étonnant, puisqu’elle était le sujet numéro 1 de son art, comme le dévoile l’exposition On Being an angel à la Fondation Henri Cartier-Bresson. En noir et blanc principalement, l’éternelle jeune femme, qui se donne la mort à 22 ans en 1981, explore une multitude de courants artistiques à travers ses autoportraits. L’art du selfie, avant l’heure, si l’on peut dire. Il croise alors le surréalisme ou le symbolisme, depuis son premier appareil photo, reçu à 13 ans.
Sans se limiter à sa personne, elle photographie la nudité d’autres femmes et hommes, dans ce qu’elle a parfois de plus trivial, de moins esthétique. Elle mêle l’incompatible : des espaces dépouillés, repoussants et des corps nus. Ses mises en scènes de l’intime sont troublantes d’intensité. Un corps dénudé se fond dans un intérieur en décrépitude, se recouvre de papier peint moisi. Un autre corps, flouté par le mouvement, entre et sort d’une cage en verre. La jeune femme pose dans une vitrine d’animaux empaillés, l’image dérange et fascine tout autant.
Fantomatique, jouant sur les genres et les limites entre la vie et la mort, les nus de Francesca Woodman interrogent la question de la métamorphose. Les corps sont fragmentés, avec l’impression qu’ils transmettent quelque chose de fugace, d’éphémère. La sensation qui se dégage de cette belle exposition Woodman à la Fondation HCB ? L’insolence de la jeunesse de son artiste.
L'exposition Francesca Woodman, On being an angel se déroule à la Fondation Henri Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis, 75014 Paris. Du 11 mai au 31 juillet. Tarif : 8€.
Crédits photos : Francesca Woodman.
