COSMOS fait vivre la culture psychédélique en France
COSMOS, c'est le pari de deux jeunes passionnés de musique psychédélique, et déjà à l'origine du Paris Psychedelic Festival, tentés de faire (re)vivre cette culture à Paris et ailleurs. Récit et rencontre.
Le mouvement psychédélique, qui trouve sa source dans la propagation du LSD dès 1965, donne naissance à une véritable contre-culture et même à un nouveau courant musical, qui s'essoufflent dans les années 70. Mais porté par des groupes tels que The Black Angels et Tame Impala, ce mouvement connaît un renouveau depuis quelques années, comme pourront en témoigner les nombreux « psych fests » qui fleurissent partout dans le monde. Malgré cette renaissance, la France demeure quelque peu en retrait, et la culture psyché hexagonale se cantonne alors essentiellement à la scène underground (car oui, porter des couronnes de fleurs à Rock en Seine n'est pas vraiment le signe d'un renouveau du psychédélisme...). En 2013, un jeune programmateur parisien fait le constat qu'il n'existe pas encore de psych fest en France, et décide de créer le premier à Paris, un an plus tard. Face au grand succès que rencontre cette première édition, il s'associe avec une de ses collègues en 2015 pour créer COSMOS, une société de production d'événements psychédéliques. Ces deux passionnés commencent alors à organiser des concerts et des expositions à Paris et en Province, avec la volonté de diffuser plus largement la culture psyché. Avec des dates telles que Moon Duo à la Machine du Moulin Rouge (Paris), ou The Growlers à l'IBoat (Bordeaux), COSMOS s'impose déjà comme un rendez-vous incontournable. À quelques semaines de la deuxième édition du Paris Psych Fest, nous avons rencontré Michael et Laurie.
Quels objectifs poursuivez-vous avec COSMOS ?
Michael : L'idée, c'est de faire vivre tout au long de l'année ce qu'on aime et ce qu'on fait pendant le festival, soit pendant seulement 5 jours par an : de la musique, de l'art et du cinéma. Le principe est de monter des événements transversaux à Paris mais aussi en province, et même un peu à l'étranger. Comme on a déjà tous les deux un travail à côté, on n'est pas du tout dans une logique financière. On ne programmera jamais des artistes qu'on n'aime pas.
Comment définir la culture psychédélique aujourd'hui ?
Michael : Le psyché, même si on en trouve une définition dans le dictionnaire, ça reste une notion assez subjective. Nous, on diffuse ce qu'on considère comme psyché et ce qu'on aime, même si parfois certains ne considèrent pas ça comme tel. Le psyché c'est un état d'esprit, voire un mode de vie. C'est vraiment un ressenti, quelque chose qui te fait voyager.
Laurie : C'est une envie de liberté, de sortir de tout ce qui est préconçu.
Malgré la richesse de la scène française actuelle en termes de musique psychédélique, vous programmez de nombreux artistes étrangers. Pour quelles raisons ?
Michael : Une volonté de montrer le monde ! Et grâce à Internet, on vit de plus en plus dans un monde sans frontières. Alors pourquoi se limiter à des artistes français ? C'est aussi l'occasion de faire venir des groupes qu'on n'a pas réussi à avoir sur les dates du festival.
Laurie : Après c'est sûr que c'est moins facile de faire venir un groupe sud-américain, mais on programme vraiment ce qu'on aime, et on ne s'arrête pas aux artistes français.
Comment envisagez-vous le développement futur de COSMOS ?
Michael : On voudrait avoir deux ou trois COSMOS par mois en France, et un peu à l'étranger aussi. On aimerait bien également monter des tournées.
Laurie : En fait, on veut créer des rendez-vous. On veut faire kiffer les gens en défendant ce qu'on aime, et qu'ils attendent notre retour dans leur ville.
Le Paris Psych Fest aura lieu du 1er au 5 juillet 2015 au Trianon, à la Machine du Moulin Rouge, à la Gaité lyrique, à la Maroquinerie, au Point Ephémère et au Monseigneur. Les prochains concerts parisiens de COSMOS sont ceux de Kikagaku Moyo à la Mécanique Ondulatoire le 9 juin et The Holydrug Couple à L'Espace B le 22 juillet 2015.
