Bilan du Festival de Cannes 2015 : les immanquables
Cette édition 2015 du Festival de Cannes a récompensé, comme Palme d'Or, le film Dheepan de Jacques Audiard. Emmanuelle Bercot et Rooney Mara ex-æquo pour le prix d'interprétation féminine, Vincent Lindon pour le prix d'interprétation masculine. Une année très française !
Chaque saison à Cannes, c'est une surprise au moment de la clôture du Festival. Qui aura la Palme d'Or et donc un avenir joyeux en salle au moment de sa sortie ? Qui sera récompensé pour son originalité, son talent, son interprétation ou sa mise en scène ? Parmi tous les films présentés, c'est l'histoire d'un couple et d'une petite fille de 9 ans qui ne se connaissent pas, du Sri Lanka et à peine arrivés en banlieue parisienne qui a le plus séduit le jury (les frères Coen, Sienna Miller, Sophie Marceau, Rokia Traoré, Xavier Dolan, Jake Guyllenhaal, Rossy de Palma, Guillermo del Toro). Audiard, grand maître du cinéma français avec ses actions toujours plus violentes, ses histoires fortes et originales, a une nouvelle fois séduit la Croisette. Non seulement son film Dheepan est puissant mais il pose aussi un regard prononcé sur la banlieue et ses problèmes d'intégration, ses codes illégaux et ses contrastes culturels. Dans l'émotion, la fragilité, la violence, le réalisateur nous embarque dans une aventure sanglante et dramatique dont il est impossible de s'échapper. Dheepan sort en salle le 26 août, à voir sans hésiter.
Les coups de cœur de cette édition se portent sur Mon Roi de Maïwenn, avec le duo très réussi Emmanuelle Bercot (actrice du film mais surtout réalisatrice de La Tête Haute, présenté en ouverture du Festival) et Vincent Cassel. Mon Roi, c'est l'histoire d'un bad boy qui fait souffrir une femme et vice-versa, l'histoire d'un couple sur plusieurs années que la vie sentimentale n'a pas épargné. Maïwenn a ce talent fou de pousser ses acteurs jusqu'à leurs propres limites, la rage, l'amour passionnel, l'envie d'exister, de résister. Mon Roi marque un véritable tournant dans la carrière de la jeune réalisatrice, à découvrir au cinéma le 21 octobre 2015.
Autre coup de cœur, Carol de Todd Haynes. Deux femmes qui s'aiment, cela vous rappelle quelque chose ? La Vie d'Adèle, primé à Cannes, sonne en résonnance de ce long-métrage à une toute autre époque dans un New York vintage où Cate Blanchett et Rooney Mara forment un couple bourgeois populaire, séduisant, charmant. Le film est d'une beauté exceptionnelle, avec une réalisation très soignée. Mais un conseil, n'hésitez pas à lire le livre de Patricia Highsmith, Carol, avant d'aller le voir en salle prochainement.
Enfin, parce qu'il faut bien faire une sélection, Sicario de Denis Villeneuve, un réalisateur Canadien ultra talentueux est à retenir. Plus dans l'action, le FBI, les cartels de drogue, ce long-métrage est d'une tension incomparable. Le personnage principal est féminin, Kate (Emily Blunt), et elle se retrouve dans une équipe de vrais combattants, à commencer par Alejandro et son visage de beau bizarre (Benicio del Toro). Cette plongée stressante au cœur d'une violence et de règlements de compte vaut le détour, au cinéma le 7 octobre 2015.
Voilà pour les films en Compétition, du côté de la Semaine de la Critique (des premiers ou seconds films), la première expérience derrière la caméra de Louis Garrel est très réussie. Avec Vincent Macaigne, Golshifteh Farahani, Louis Garrel forme un trio d'amour et d'amitié à la Truffaut avec Les deux amis. Une histoire parisienne, tendre où les trois vagabondent d'un plateau de cinéma à un hôtel, d'un amour inconscient à une attirance sexuelle, d'un lien très fort entre deux copains. C'est à la fois frais, plaisant et léger. À découvrir le 23 septembre 2015. Et du côté d'une autre sélection cannoise, la Quinzaine des Réalisateurs a déniché un joli film sur un groupe de filles, Mustang. Le pitch, dans un village reculé de Turquie, cinq sœurs rentrent de l'école et déclenchent un scandale dans leur village. Ce Mustang fait réfléchir sur la place des femmes en Turquie mais en plus c'est une très belle découverte cinématographique. À juger par vous-même dès le 17 juin 2015.
Pour finir, aussi présenté au Festival de Cannes cette édition, le film Amy sur la vie tragique de la star Amy Winehouse est très convaincant. Non seulement le réalisateur a récolté un maximum d'images et de vidéos que l'on découvre comme une petite exclusivité mais en plus Amy est montrée, entendue, découverte comme jamais. De son adolescence avec ses copines à sa déchéance liée aux drogues, à l'alcool, à sa famille manager, on s'attriste de son sort et du mal qu'elle s'est fait, jusqu'à sa mort. Un véritable succès assuré en salle obscure, le 8 juillet 2015.
Que vive jusqu'à l'année prochaine la magie du cinéma !
