Sorties cinéma : notre sélection de films pour la semaine du 4 mars
Paris bouge aussi en salle, que se passe-t-il cette semaine au cinéma ? Entre un robot et son humanité intégrée, un Joaquin Phoenix plus shooté que jamais et une virée au Japon avec une jolie Belge, qu'allez-vous voir ? Petit coup de pouce pour se décider.
Chappie
Mieux que Robocop ?
De Neill Blomkamp, avec Hugh Jackman, Sigourney Weaver, Sharlto Copley, Dev Patel, Yo-Landi Visser. Genre : Science fiction, action. Durée : 1h54 min. Pays : USA, Mexique.
Dans un futur proche, des robots policiers qui martyrisent une population apeurée vont connaître un kidnapping parmi les leurs. Chappie devient le premier robot que les humains vont programmer pour ressentir, penser et agir par lui-même. Sauf que cette évolution « humaine » pose problème par peur, paranoïa et surtout désir de contrôle de la part d'autres humains. En résumé, Chappie était méchant, Chappie est devenu vivant et presque tout le monde veut le tuer. Le réalisateur de District 9
(2009) aimait les extraterrestres, le voilà à la pointe des tendances avec les robots. Pour un budget d'environ 115 millions de dollars, les effets sont impressionnants, les robots totalement crédibles. Un petit manque d'attachement aux personnages affaibli ce film qui, malgré ses moyens, a du mal à arriver à la hauteur d'un bon vieux Frankenstein et son désir de mettre de l'humanité dans de la machine, du monstre. Pourvu qu'aucun robot ne m'attaque pour avoir dit cela !
Inherent Vice
1969, année presque érotique, surtout enfumée
De Paul Thomas Anderson, avec Joaquin Phoenix, Josh Brolin, Owen Wilson, Reese Witherspoon et Benicio Del Toro. Genre : Comédie, policier, drame. Durée : 2h29 min. Pays : USA.
Le réalisateur de l'excellent The Master
(2012), du très récompensé There Will Be Blood
(2007) mais aussi de Punch-Drunk-Love
(2001) et Magnolia
(2000) revient au cinéma pour nous présenter un film totalement barré, Inherent Vice (« vice caché » pour la traduction). L'histoire est difficile à résumer, peut-être faut-il parler d'un homme, Doc Sportello, détective privé qui un jour revoit son ex-petite amie. Elle lui raconte être tombée amoureuse d'un milliardaire en danger, menacé par sa femme et son amant (vous me suivez ?). 1969, l'Amérique post soixante-huitarde se réveille avec quelques présences encore de fumée et de drogues. Doc aime les joints et ça le rend paranoïaque. Et les ennuis, même s'il ne les provoque pas forcément. Le film est divinement bien réalisé, les couleurs façon néons et les acteurs sont comme d'habitude pour les films de Paul Thomas Anderson d'un grand niveau. Mais le long-métrage paraît un peu long, on se noie dans un flux de paroles et peu d'action. Reste la performance de Joaquin Phoenix et de Josh Brolin, détective et flic qui jouent presque à chien et chat. Amateur de films compliqués mais intéressant, il ne faut pas hésiter une minute.
Tokyo Fiancée
Amélie au pays des merveilles
De Stefan Liberski, avec Pauline Etienne, Taichi Inoue, Julie Le Breton. Genre : Romance, comédie. Durée : 1h40 min. Pays : France, Belgique, Canada.
Elle n'a que 20 ans, elle est brune et elle rêve d'être Japonaise. Pourtant, ses parents sont Belges et ils sont repartis du Japon quand elle avait 5 ans. Cette fille, c'est Amélie, une rêveuse heureuse qui a eu envie d'aller jusqu'au bout de ses envies, de ses motivations, au Japon. Puis Amélie décide de donner des cours de français. Elle rêve d'être écrivain mais doit travailler. Elle tombe sous le charme de son seul élève, un japonais bien sûr. Tokyo Fiancée est l'adaptation du roman d'Amélie Nothomb, Ni d'Eve, ni d'Adam
. En accord avec la romancière à succès, le réalisateur Stefan Liberski donne un rythme nouveau et enfantin à cette histoire romantique, douce, colorée. C'est aussi une belle immersion au Japon, entre ses supermarchés, ses rues, ses rites, sa culture. Pauline Etienne, repérée dans le film Eden
de Mia Hansen-Love
assume ce côté petite Française à la perfection, avec justesse et originalité. Un film féminin, intéressant, original.
