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La Mer, le nouveau spectacle de la Comédie Française. Crédits photos : Christophe Raynaud de Lage.

Depuis le 5 mars, la pièce d’Edward Bond, La Mer, agite les planches de la Comédie Française. Dans la grandiose salle Richelieu, on assiste aux aventures de Willy, fraîchement naufragé dans la ville anglaise de Suffolk en 1907.

Edward Bond débarque cette année pour la première fois sur les planches de la Comédie Française. Avec un peu moins de fracas que James, tout de même. Quoique la tempête du début de sa pièce La Mer, mise en scène par Alain Françon, donne quelques frissons. Salle et scène plongées dans le noir, on distingue le mouvement des vagues blanches et on se laisse prendre par le bruit de la tempête. Le spectateur est saisi dès les premières secondes. Le décor d’après nous plonge dans une boutique de tissus, en 1907, de la ville anglaise de Suffolk au bord de la mer du Nord. Colin, un jeune homme du coin, est mort noyé dans la scène d’avant, son ami Willy le pleure. La ville est tenue d’une main de fer par Madame Rafi, bourgeoise pédante entourée de sa cour de dames. Willy est coincé sur la côte le temps que l’enquête soit menée et le corps de son ami retrouvé. Il découvre alors une micro société terrorisée par l’inconnu et un peu barrée : le personnage Hatch est persuadé que Willy est envoyé par les Martiens pour causer sa perte… Mais surtout écrasée par une hiérarchie étouffante, sur le point de s’effondrer. Un dictateur (Madame Rafi en l’occurence) qui s’apprête à chuter est un bon ressort comique, la pièce joue là-dessus. Répétition de théâtre grotesque avec des acteurs ultra mauvais, imitation du chien qui nage par une des actrices, scène d’enterrement qui tourne à la bagarre de cendres du defunt entre deux bourgeoises… Il y a de quoi faire sourire. Malheureusement, la mise en scène est très classique, un peu guindée, les décors trop attendus. On aimerait voir dans le naufrage qui ouvre la pièce une lecture contemporaine du drame des migrants, mais la mise en scène ne s’y prête pas. Les changements de décors sont soumis à une pause derrière le rideau noir qui alourdit le spectacle. La Mer soulève le rire, mais pas tout à fait assez pour nous faire voyager.

La pièce de théâtre La Mer, est jouée à la Comédie Française, salle Richelieu, place Colette, 75001 Paris. Du 5 mars au 15 juin. Tarifs : à partir de 15€.

Crédits photos : Christophe Raynaud de Lage.

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