Rhézome

Rhézome n’est pas juste un restaurant. Chefs en résidence, cuisine participative avec les associations et habitants du quartier, le restaurant Rhézome se veut un terrain d’expérimentation et de mise en œuvre d’une vision holistique de l’alimentation, sociale, solidaire, responsable et durable. Un nouveau genre qu’on doit à Jean-François Pascal, homme aux multiples vies : professeur de philosophie, acteur de la vie publique, galeriste, communicant et entrepreneur… Il a imaginé Rhézome comme un lieu de vie, tisseur de liens, créateur de relations et d’expériences partagées.

Déjeuner : entrées : 9€, plats : 18€, desserts : 9€ à 12€. Le soir, formule unique carte blanche en 6 services à 68€.

Crédit photo : ParisBouge

L'avis de ParisBouge pour le restaurant Rhézome

C’est du côté de la rue Faidherbe que vient d’ouvrir le restaurant Rhézome. Une nouvelle adresse clamant haut et fort son engagement au service d’une vision holistique de l’alimentation, de l’exigence au niveau du sourcing des produits chez les producteurs locaux, jusqu’à proposer une cuisine participative en lien avec les associations et les habitants du quartier… De belles paroles mais qu’en est-il réellement ?

Rhézome suit la nouvelle tendance food en vogue à Paris de « résidence de chef ». Les chefs s’installent pour trois mois avant de changer. Pour sa première résidence, Rhézome accueille la jeune cheffe de 26 ans Alice Arnoux, formée à l’Institut Paul Bocuse puis passée par le double étoilé Alexandre Couillon à La Marine à Noirmoutier, et enfin au côté du chef René Redzepi au Noma à Copenhague, classé meilleur restaurant du monde cinq fois. Pour l’accompagner, elle fait appel à sa colocataire d’étude Margaux Baju, également pleine d’expérience avec notamment un passage chez We Are Ona la hype de la restauration pop-up, et plus récemment au restaurant Jeanne-Aimée avec Sylvain Parisot. Pour seconder les deux cheffes le midi on retrouve l’ex-journaliste de Canal +, Emilie Besse qui s’est reconvertie dans la cuisine. Après une formation à l’école Ferrandi, elle enchaîne les stages : chez François Gagnaire au restaurant Anicia et chez Alexandre Marchon. Le soir c’est Alessandro Coleman, 26 ans aussi, également passé par plusieurs étoilés, avant de se spécialiser en boulangerie pâtisserie.

Il était annoncé un menu unique « retour de marché ». Sur l’ardoise de Rhézome, on y découvre finalement deux entrées, deux plats et deux desserts. On nous apporte un petit amuse bouche pour commencer : un consommé clair de céleri, haricots coco de Paimpol et pesto aux herbes, et avec la corbeille de pain de la boulangerie Perséphone à Reuilly Diderot, un petit beurre vanille/agrume. Notre entrée arrive : un Tarama maison, pommes de terre Mitraille et huile de tagète et une tranche de figues (9€). C’est assez copieux comme entrée hormis la tranche de figue qui semble juste décorer l'assiette et marquer la saison. Pour le plat (18€), place au poisson du jour, un steak de thon blanc bien snacké et crispy sur une face et crue de l’autre, c’est parfait. Pour l’accompagner, « les dernières tomates de la saison », enfin ce sera plutôt la dernière tranche de tomate de la saison, aussi balaise que le steack de thon certes mais quand même… Pour égayer cette triste rondelle, un délicieux ketchup de Margaux Baju fait de tomates et de figues pour ne rien gaspiller. C’est très bon mais on reste un peu sur notre faim du côté des accompagnements, et donc il y aura un dessert (12€) : une pêche melba à la glace mélilot, mousse d’ortie, meringue et compotée de rhubarbe et pêche, superbe ! Dans les assiettes de notre voisin de table qui vient d'emménager dans le quartier, on trouve les poireaux crayons sauce ravigote en entrée et le plat végétarien : un risotto brun et sa poêlée de champignons. Il est également conquis. Pour terminer, deux petits sablés en guise de mignardises.

Pour la déco, c'est le cabinet Mur.Mur à qui ont doit déjà Dalia, Gros Bao … qui s’en est chargé. C’est très minimaliste, une façade entièrement vitrée, un sol en caoutchouc façon Lego, un local haut de plafond en deux parties : une salle de restaurant très épurée de bois, de blanc et de quelques touches végétales. De l’autre côté, la cuisine ouverte avec un long comptoir se confond avec le plan de travail pour une immersion en cuisine totale.

Pas vraiment de fausse note pour ce déjeuner chez Rhézome, si ce n’est le plat du jour un peu trop léger, surtout que l’absence de formule midi fait grimper l'addition à 41€ avec notre eau filtrée. Cependant, le soir l'expérience à Rhézome est bien différente, la cheffe Alice Arnoux propose un menu unique carte blanche en six services à 68€ qui change toutes les trois semaines, un concept qui nous semble bien plus intéressant et à un tarif plus raisonnable. On ira sûrement tester ça très prochainement.

Visité par la rédaction le 27 septembre 2022.

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