Adraba

Dans le quartier Lepic / Abbesses entre Blanche et Montmartre, le restaurant Adraba propose une cuisine unique, fusionnant les traditions culinaires oubliées du Levant avec des saveurs de la Méditerranée et du Moyen-Orient. Les propriétaires d'Adraba, Eden, Elior, David et Shlomit, se sont tous les quatre rencontrés au feu restaurant Balagan. Ils ont pour objectif de raviver les influences culinaires plurielles de la région levantine. Le décor du restaurant Adraba évoque les voyages des communautés nomades, tandis que la cuisine brute et créative met en valeur des produits identitaires cultivés par les nomades du Levant. Des petites bouchées exquises et des plats principaux savoureux, tels que les brochettes côtelettes, transportent les convives dans un voyage gastronomique entre tradition et modernité. Le restaurant Adraba propose également son brunch le dimanche, de 12h à 17h.

L'avis de ParisBouge pour le restaurant Adraba

Voici une adresse qui devrait faire parler d’elle. Eden, Elior, David et Shlomit, quatre anciens du Balagan, restaurant levantin festif désormais fermé où le chef Assaf Granit s’est fait une renommée en France, viennent d’ouvrir le restaurant Adraba. Ça se passe du côté de Montmartre, en haut de la rue Lepic entre Blanche et Abbesses (presque collé au restaurant Le Matré dont on vous a parlé il y a quelques mois), dans un beau restaurant en angle de rues, tout vitré. La déco est plutôt celle d’un bistrot chic sur l’aile droite avec ses tables en bois. De l’autre côté, se trouve le bar. Un bar qui partage son comptoir avec la cuisine ouverte. Si vous venez à deux, assurez-vous d'être installé au comptoir, pour l’ambiance c’est là que sont les meilleures places. Comme on connaissait déjà, dans ce type de restaurant, en cuisine, ça gueule, ça vit, ça boit des shots et ça partage. Adraba ne manque pas à la règle. On vient chez Adraba pour la cuisine mais aussi pour l'ambiance.

Le chef Elior Benaroche, qui a travaillé trois ans aux côtés d'Assaf Granit, souhaitait mettre en avant dans son restaurant Adraba, les traditions culinaires oubliées. Il ressort les produits méconnus de la région du Levant, des trésors de la Grèce à l’Iran en passant par la Turquie, Israël, l’Irak et d’autres pays encore. La carte répartit les plats en plusieurs étapes. On ne parle pas des habituels assiettes à grignoter, entrées, plats et desserts chez Adraba mais plutôt Bissim, Début, Mi-chemin et Metukot. Chaque assiette nous apporte sa touche originale, et si vous êtes perdu, un petit lexique des produits peu habituels, en bas de page, sert de guide. Pour ne rien vous cacher, on y est passé un soir en début de semaine, à deux, sagement installés à une table pour découvrir au calme Adraba. Pleinement satisfaits de ce nouveau restaurant, on y est retournés en groupe le samedi soir suivant. Autant vous dire que la carte, on l’a goûtée en long et en travers. On ne va pas vous parler de tous les plats qu’on a pu déguster, mais un peu quand même… Le pain Esh déjà pour commencer, un flat bread moelleux turc, très parfumé, un peu brûlé et encore tiède, servi avec un petit pot de tahini et de piments. On en commandera toutes les dix minutes malgré le prix élevé de 7€. Les petits toasts de Pain Con Matbucha, des cousins éloignés du Pan con tomate espagnol, sont garnis d’une confiture de tomates et de poivrons cuite pendant des heures, légèrement épicée. L’Ikra Noir est un étonnant tarama bleu. Avec l’Éternel Été, on découvre l’association originale de la pastèque, du poivron et du tulu, un fromage au lait de chèvre traditionnel turc. Enfin les sashimis de sérioles au céleri en quatre façons (huile, feuilles frites, salade de tiges, pesto), cacahuètes et labneh pourraient devenir un incontournable. À Mi-Chemin on s'arrête sur les Mantis, des raviolis turcs à l’aubergine et au kishke, du yaourt fermenté séché, qu'on nous rappe sur notre assiette. Puis on passe à la broche de cœurs de poulets cuite sur le charbon, accompagnée d’un caviar d'aubergine, tout noir. C’était le plat des rois autrefois, la viande a un goût fumé bien prononcé, comme beaucoup de cuissons de la carte, cuite à la braise. Pour terminer, la Tarte ultime au chocolat et sa boule de glace cardamone ravira les amateurs de... cardamone ! La puissance de la cardamome emporte tout sur son passage, le chocolat passe au second plan sur ce dessert original. Palais sensibles s’abstenir, tournez-vous plutôt vers le Gogo’im, un dessert vegan, qui rassemble une meringue d'aquafaba, abricot, arak, fenouil et verveine, parfaitement équilibré, on n’est pas loin d’un cocktail. Plus simple mais bien gourmand aussi, l’Asli, un yaourt grec avec pignons de pins caramélisés et zaatar.

Le coût de notre festin du samedi soir est monté à 360€, à cinq, soit presque 70€ par personne, avec des cocktails en démarrage (goûtez l’Adraba Stritz) et deux bouteilles de vins au long du repas. Un tarif plutôt juste malgré le pain Esh un peu cher et quelques plats au tarif élevé à la vue des petites quantités servies dans l’assiette. Mais c’est sans compter tous les shots offerts. Adraba est ouvert tout l'été, le brunch vient tout juste d’être lancé le dimanche et dès la rentrée, le restaurant Adraba devrait ouvrir ses portes également au déjeuner. Deux bonnes raisons d’y revenir.

Visité par la rédaction le 18 juillet 2023.

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