OTTO

Stéphane Offner et Tony Alvarez-Parage, deux amis d’enfance, s’associent avec Eric Trochon, chef étoilé et Meilleur Ouvrier de France 2011, pour lancer leur restaurant Otto. Un restaurant à Paris où se marient bonne cuisine et bonnes bouteilles pour le plaisir des yeux et des papilles.

Au menu du restaurant Otto, de petites assiettes à partager accompagnées d’une belle carte de vins. Le chef Eric Trochon signe des recettes de saison où le produit est sublimé, fidèle à sa signature culinaire. Il y propose notamment des mets cuits au charbon binchotan, le fameux charbon actif japonais, comme un clin d’œil à la passion pour l’Asie du chef. Sur la carte, les assiettes oscillent entre 8 et 15 € principalement, comme la Terrine de cochon aux graines de coriandre & pickles, l'Houmous de pois chiche, cumin et huile d'olive corse, le Salsichon iberico bellota, les Bulots et mayo gochujang ou encore le Velouté potimarron & espuma coco curry… Pas de réservation, ouvert tous les jours. Fermeture de la cuisine à minuit. Otto, c'est aussi le midi : 19€ les 3 assiettes, 24€ les 4 assiettes.

Crédit photo : ParisBouge, Sadiksansvoltaire

L'avis de ParisBouge pour le restaurant OTTO

Aujourd'hui on vous emmène dans un quartier où nous n’avons plus vraiment l’habitude de nous rendre. Nous voici rue Mouffetard, à deux pas de la place de la Contrescarpe. Un quartier bien connu des étudiants pour ses bars et crêpes à prix bas, mais pour les bons restos c'est autre chose, on les compte au mieux sur une main. C’est pourtant ici qu’Eric Trochon, Meilleur Ouvrier de France et chef étoilé au restaurant Solstice à quelques mètres d’ici, ouvre avec deux amis déjà en place dans la restauration, Stéphane Offner et Tony Alvarez-Parage, le restaurant Otto, un Izakaya à la française. L'Izakaya, cet endroit où les japonais viennent boire des verres en grignotant, l'équivalent du bar à tapas en Espagne, du pub en Angleterre ou du bar à vin en France. Alors en quoi est-ce différent de nos bars à vin ? Ça se joue déjà en cuisine. Au restaurant Otto, la cuisine est l'élément principal. On ne peut y échapper. Elle figure au centre du restaurant, imposante et ouverte. La déco aussi rappelle l’Izakaya et nous plonge dans une toute autre ambiance que celle de nos bars à vin. Un lieu très sombre, de béton et de miroirs où les menus s'affichent sur les reflets ou sur des papiers suspendus au-dessus de la cuisine. Un comptoir entoure cette dernière, un comptoir où l’on se pose et enchaîne les petites assiettes à partager. Voilà pour l’ambiance.

Vous l’avez compris, on vient chez Otto pour boire des bons vins de la cave qui compte plus de 150 références (et devrait doubler d’ici quelques semaines) et partager des petites assiettes bien créatives d’un chef qui n’a plus à faire ses preuves. Eric Trochon a imaginé une carte qui n’a pas de frontières et qui se renouvelle tous les mois, avec des produits qui viennent du même fournisseur que son restaurant étoilé Solstice, un sourcing donc soigné.

Pour ne rien vous cacher, on y était passé une première fois au déjeuner lors de l’ouverture du restaurant, mais il nous a semblé judicieux d’y revenir au dîner pour y vivre l’ambiance du soir. Stéphane, un des trois associés, qui était présent ce jour-là, nous l’avait bien vendu. Nous y revoilà donc quelques semaines plus tard, un mercredi soir, dans un restaurant bien rempli. On fait défiler toute une série d’assiettes, nous n’y verrons aucune fausse note. Chez Otto, les assiettes arrivent au compte-goutte et ça commence par un peu de fraîcheur, avec un bol de semoule et crémeux de chou-fleur, suivi d’un gravlax de saumon à la betterave et sa belle petite chantilly au citron. Ensuite on part sur les plats frits : des barbajuan de blettes, puis quatre gros beignets de céleri, plutôt doux, avec de grosses noisettes, tellement gourmands qu’on pourrait presque les passer sur la carte des desserts. S'enchaînent des shitakés à l’huile de sésame, des brochettes de hauts de cuisse de poulet sauce teriyaki, on est bien dans le thème là, puis de la dorade bien grillée au barbecue. Au restaurant Otto beaucoup de viandes passent sur le binchotan, ce barbecue typique de la cuisine japonaise. On est dans un bon rythme, tant que c’est bon on continue : potimarrons rôtis au miel accompagné d’un petit condiment agrume hyper puissant, et onglet de bœuf chimichurri. On commence à caler, on se laisse quand même tenter par quelques assiettes du jour, le thon rouge sauce diable, une sauce vinaigrée et moutardée bien relevée, puis on termine avec le cochon à la broche, façon al pastor dans une assiette avec ses sauces. Il nous reste juste de quoi goûter quelques desserts, un riz au lait au caramel où on retrouve les grosses noisettes torréfiées et caramélisées, et un moelleux au chocolat avec une petite crème de fève tonka façon crème anglaise mais en mieux.

L’addition : les assiettes à base de légumes tournent autour des 9€, plutôt entre 12€ et 14€ pour les viandes et poissons, et entre 7€ et 9€ les desserts, ce qui est très raisonnable. Au déjeuner, une formule imbattable à 19€ avec trois assiettes est proposée, ou 24€ avec quatre assiettes. Pour les vins, la plupart des bouteilles ne dépassent pas les 40€, et pas mal de vins au verre tout aussi raisonnables. Des vins qui font la part belle aux premiers vins de vignerons qui agrémentent les grandes tables, mais aussi aux vins naturels, bio ou biodynamiques plus habituels.

Otto est un endroit populaire, on y croise, semaine et week-end, à toute heure de la journée, des gens de tous genres et de tout âge, en couple, en bande ou en famille, des habitants du quartier, des curieux venus de l’autre rive ou des touristes. Le restaurant Otto redonne un peu d'élan à Mouffetard en plaçant un nouveau point de chute dans ce quartier boudé des fins gourmets.

Visité par la rédaction le 7 décembre 2022.

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