Stellar

Pour son deuxième restaurant à Paris, Ephemera, groupe de restauration ambitieux spécialisé dans les concepts de restaurants immersifs, ouvre le restaurant Stellar. Après un premier restaurant Under the sea qui servait des plats de poissons et fruits de mer dans une ambiance abyssale, le voyage se fait cette fois-ci dans les étoiles avec Stellar. Avec le restaurant Stellar, on plonge dans un environnement parfaitement irréel, entouré de planètes, d’étoiles et d'astronautes.

L'avis de ParisBouge pour le restaurant Stellar

Il y a des fois où on ne le sent pas… C’est l'impression qu’on a eu lorsqu’on a entendu parler du restaurant Under the sea, ouvert il y a un an par Ephemera, une startup de la foodtech spécialisée dans la création de restaurants immersifs. Un restaurant qui s'annonçait révolutionnaire par son approche immersive. Un restaurant qui plongeait le client le temps d’un repas au fond des océans autour d’une carte de spécialités marines. Bien que geek, on est resté sceptique face à ce projet, et dans une période où les ouvertures étaient abondantes, on l’a mis de côté, procrastiné et on n’a finalement jamais trouvé le temps de nous y rendre. Moralité, on ne sait toujours pas si c’est bien ou pas. On en a lu des éloges dans une certaine presse, également auprès d’influenceurs mais ils ont, pour beaucoup, la fâcheuse tendance de tout trouver extraordinaire (ils trouveront d’ailleurs sûrement ce Stellar tout aussi génial). Cependant certaines critiques allaient dans l’autre sens, moins élogieuses. Mais chez ParisBouge, on aime se faire notre propre avis. Alors quand on a entendu parler de l’ouverture de Stellar, le deuxième restaurant du même groupe, cette fois-ci, pas question de passer à côté.

Rendez-vous pris pour le déjeuner au restaurant Stellar immédiatement quelques jours après l’ouverture. D'extérieur, rien ne fait penser qu’un restaurant se cache derrière la porte du 45 Rue Saint-Sébastien. Une fois, la porte poussée, on se retrouve dans un sas avec un guichet d’accueil, mais personne derrière. Alors on pousse le rideau opaque, et apres avoir croisé une statue cosmonaute, nous voici dans une salle de restaurant plongée dans le noir, avec cette fois, de vrais cosmonautes en chair et en os, ou plutôt des serveurs habillés (déguisés) en hommes de l’espace. Un restaurant plutôt bien rempli en pleine semaine pour une nouvelle adresse. Partout sur les murs sont projetés des films de planètes, de galaxies, de fusées, de big bang… avec une bande sonore qui alterne musique relaxante comme dans un spa et explosions de météorites. Avec les murs au revêtement de pierres lunaires et une pléthore de planètes suspendues, l’immersion s'arrête là car au moment de passer à table, si ce n’est les noms des plats farfelus (bœuf en apesanteur, wok spatial…), la cuisine est bien terrestre. Ils auraient pu pousser l'immersion jusqu’au bout avec une cuisine et des contenants tel que Thomas Pesquet les connaît en orbite mais non, et c’est peut-être mieux ainsi. La carte du restaurant Stellar est réconfortante, aux inspirations cuisine du monde. Ça démarre moyennement avec notre première entrée (oui on en a commandé deux…). Le poulet karaage (8,50€) est légèrement frit, en principe le karaage ressemble davantage à des beignets. Le poulet mariné 12h dans des saveurs plutôt thaï (soja citron citronnelle gingembre) n’en a pas vraiment le goût. Par contre, il est très juteux et très bien cuit, ce n’est pas ce à quoi on s'attendait mais c’est bon. Ensuite on se fait les Polpettes (12€), des boulettes de bœuf sauce tomate et parmesan râpé. Bon là c’est clair, c’est vraiment régressif. Difficile de se rater là-dessus, même si c’est un peu trop cuit, on ne nous avait de toute façon pas demandé la cuisson, mais avec la sauce ça rend le truc moins sec. Pour le plat, comme on le fait souvent, on demande conseil, et on nous recommande le wok de poisson, spécialité du chef. Alors là, désolé mais là, c’est la cata… Dans l’assiette, on découvre dans cette obscurité des morceaux de poisson accompagnés de carottes et de céleri branche croquants, flottant dans un « bouillon de poisson au lait de coco, sauce soja, sésame, cacahuètes, coriandre ». Même constat que l'entrée, absence des goûts annoncés, mais cette foi-ci c’est très fade. On aurait aimé un peu de riz ou de vermicelles, mais non juste du poisson, des légumes, quelques herbes et cacahuètes et du bouillon, loin de ce qu’on attend d’un wok. Tristesse. On fera tout de même remonter ces remarques en fin de service, et il semblerait qu’ils en ont pris compte car à l’heure où nous écrivons ces lignes, le Wok de poisson du jour se nomme désormais « Bouillon, comme un phô », et il est servi avec des vermicelles de riz. Alors faute avouée, à moitié pardonnée ? Pour le dessert, on hésitait entre un pain perdu au caramel beurre salé, crème anglaise (8€) et un Chou, comme un Paris-Brest, avec une crème vanille, une sauce dulce de leche et un praliné noisette. C’est ce dernier qu’on nous recommande (a-t-on encore raison de suivre les reco ?). Dans les deux cas, ça annonce des desserts bien bien gourmands et bien fat. Et c'est un chou s’apparentant presque à un burger qui atterrit sur notre table. Amis de la légèreté, passez votre chemin, c’est sans limite, réservé aux gros gourmands ou à partager. Bien sucré, bien réconfortant… et bien lourd.

Bilan : pour le service, sympathique, pour la cuisine en revanche c'était pas vraiment ça, pour l’immersion, pas vraiment non plus. On avait l’impression de déjeuner devant un home cinéma qui projette Gravity. Le restaurant Stellar est une adresse qu’on recommandera plutôt à faire en famille avec des enfants qui pourront, eux, y voir un amusement. D'ailleurs, on n'en voit plus si souvent, mais un menu enfant est proposé (14,50€), mais était-ce bien nécessaire avec des plats comme les polpettes, les rigatoni, le grilled cheese ou le smash burger ? Pas certain, d’ailleurs les rigatonis sont proposés comme choix du menu enfant. CQFD.

Visité par la rédaction le 27 avril 2023.

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