C'est chaudement tropical, c'est Dirty Dick
C'est sans aucun doute ce qu'il manquait à la jungle urbaine pigallienne : un Tiki Bar réinterprétant à grand renfort de romantisme, une culture tropicale polynésienne devenue emblématique de l'Amérique des années 60. Dépaysement et voyage dans le temps garantis dans cet exotique Dirty Dick, que les vapeurs de rhum transforment en véritable terrain de chasse pour oiseaux de nuit en quête de paradis perdu.
C'est en 1959 que tout a basculé. Hawaï devenait le 59ème Etat américain et la culture Tiki déferlait littéralement sur le pays de l'Oncle Sam. Dans le sillage de cette vague pop-polynésienne, toute une génération de jeunes américains portant la chemise aloha s'est convertie au culte du Tiki, le mythique dieu maori dont le nom signifie également : premier homme. A Paris, ils sont les seconds à remettre le rhum au goût du jour au travers de ce concept Pacifique. Mais n'ayons pas peur des mots : les créateurs du Dirty Dick sont sans aucun doute les meilleurs. Et pour cause, la fine équipe en connait un rayon sur les bars d'ambiance puisqu'ils sont aussi à l'origine du très ruskov Kremlin, du très british et extra-terrestre U.F.O sans oublier le très Rock'n Roll Circus. Très loin d'être clichée et tout en subtilité, la déco de cet ancien bouge qui rassemble plus de 55 références de rhums, est éminemment bien pensée. Un fumoir où se côtoient têtes de tigre et crinière de lion, un large bar en bois agrémenté de tabouret en bambou ébène qui se prête parfaitement au sirotage en solo d'un Daïquiri Florida (7 euros), mais aussi des fauteuils en osier parfaitement pensés pour accueillir un working-date de fin de journée. Coup de foudre total pour cette immense et large banquette circulaire à faire pâlir d'envie Don Draper et ses copains pubards, qui une fois vautrés n'hésiteraient pas à tremper leur paille dans l'un des trois Punch Bowls à partager. Présenté dans un coquillage géant ou un volcan fumant, l'Amazombie (55 euros pour quatre personnes), digne héritier du Zombie, l'un des cocktails emblème de la culture Tiki, ne contient pas moins de six rhums différents. Et c'est sans compter les ingrédients secrets hérités de Don the Beachcomber, le premier bar Tiki fondé en Californie en 1933. Scotty Shuder, bartender émérite et gérant du Dirty Dick, rappelle d'ailleurs avec bienveillance qu'il n'est pas autorisé à servir plus de trois cocktails Zombie, tellement le nom est à l'image de l'effet produit. Edifiant !
Le bar le Dirty Dick est ouvert tous les jours de 18h à 02h. Comptez de 6 € à 14 € le cocktail.
