19 Saint Roch

L'avis de ParisBouge pour le restaurant 19 Saint Roch

En ces jours de printemps, direction les beaux quartiers, ceux entre Opéra et Rivoli, pour découvrir le restaurant 19 Saint Roch. Voilà une adresse qui agite depuis un mois toute la foodosphère parisienne. À peine ouvert, le 19 Saint Roch est déjà encensé dans une chronique par le plus bobo des guides de resto, c’est à se demander s'ils n’y étaient pas allés même avant l’ouverture. Pourquoi tout ce buzz ? Parce que le 19 Saint Roch, c'est le restaurant du chef Pierre Touitou, un chef qui a fait ses classes chez Alain Ducasse avant de filer à Londres chez Pierre Gagnaire. De retour à Paris, il passe au Servan et chez Miznon avant de prendre la tête des cuisines des bars à vins branchés Déviant et Vivant 2 où il se fera sa réputation. À cette époque, il recevait déjà les éloges du Fooding. En 2019 un article du Figaro le classait dans une sélection des meilleurs chefs de moins de trente ans, aux côtés de Julia Sedefdjian, Manon Fleury et Matthias Marc, tous aujourd'hui étoilés. Ne reste donc plus que lui… Maintenant chef propriétaire de son restaurant 19 Saint Roch, il dispose désormais de toutes les cartes pour.

S'il semble avoir manqué d'inspiration pour trouver le nom de son restaurant, on espère qu’il en aura plus dans l'assiette. En tout cas, pour la déco, c'est très réussi. Nous voilà dans un restaurant qui sent bon le neuf. Le restaurant 19 Saint Roch ressemble à un izakaya chic, avec son grand comptoir face à la cuisine ouverte qui ravira les fans de Pierre Touitou. On peut également s’attabler si on préfère. Il y a beaucoup de monde qui travaille dans ce restaurant, en cuisine comme en salle. On se croirait presque dans un resto gastronomique. Le style et les manières sont là, mais ça reste décontracté, sympa. On s’y sent bien, c’est déjà un bon point.

Ce midi, on s’installe au comptoir, mais celui tout de suite à droite de l’entrée. Au restaurant 19 Saint Roch, la carte est datée du jour, le menu varie et s’adapte quotidiennement à la saisonnalité et aux arrivages. Quelques amuses-bouches (6 à 11€), puis deux entrées (16€ et 20€), deux plats (36€), un fromage (12€) et deux desserts (8 € et 10€), une carte courte qui double les propositions le soir. On s'attendait à un menu dégustation, que nenni, ni formule, ni menu, uniquement à la carte. Alors on envoie la commande : Bouillon dashi, bœuf Wagyu (langue de bœuf) et haricots verts, les premiers de la saison nous annonce le chef en personne qui nous apporte notre entrée. Lieu jaune ikejime, salicornes, noisettes et épinards au tahini pour continuer. Le morceau de poisson est généreux, bien nacré. Dans le fond, on a une sorte de jardinière, la salicorne affichée sur la carte y est quasi absente, en revanche, on a quelques invités : poireaux, radis et oignon mariné, le tout dans une sauce beurre citron. Les épinards au tahini sont servis dans un petit plat à part, comme une petite salade. Les épinards (cuits, mais froids) sont bien enrobés de tahini, avec un peu de blé, de raisins secs et de poutargue. C’est totalement hors sujet, mais c’est très bon. Et là, on se dit que c’est quand même dommage, car depuis le début du repas, on a certes de belles assiettes, bien lisibles, les produits s'identifient au premier coup d'œil, rien à redire, la cuisine est très bien maîtrisée, c'est propre, précis… Mais on est un peu surpris que ce soit si « classique ». Ça manque un peu de caractère. Avec son CV et son palmarès, on aurait aimé que le chef nous bouscule un peu plus. Est-ce parce que c'est le déjeuner ? ou la timidité des premiers jours dans son propre restaurant ? Ou encore la peur d’en faire trop ? La seule émotion nous viendra de cette petite salade gourmande annexe au plat qui montre que c’est possible.

En dessert, on se laisse tenter par la Tarta de Santiago, un gâteau très simple à base d’amande, de sucre et d’œuf, très célèbre en Espagne du côté de la Galice. Au restaurant 19 Saint Roch, il reste fidèlement simple, si ce n’est qu’il est accompagné d’une bonne compotée de rhubarbe avec quelques tranches de cédrat confit qui relève bien ce gâteau plutôt sec.

L’absence de formule déjeuner monte l’addition de l’entrée / plat / dessert à 66€. Tarifs sans surprise en accord avec le quartier et le standing. Ça n'a pas l’air de déranger les clients, le resto est plein tous les jours depuis son ouverture. Il ne manque plus qu’un peu de folie dans l’assiette ! Affaire à suivre…

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