Carnation, issues irriguées
exposition Paris galerie

Carnation, issues irriguées

Événement publié par La Galerie Du Crous

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Ces créatures envahirent l’espace dans une longue dévastation flottée. Certaines sont si
difficilement définissables qu’il m’est impossible d’en tailler ou d’en façonner la forme. En
cela, nous étions perdus, hagards de fatigue, grêlés, incapables de leur donner un nom. Entre
ceux que nous connaissons par coeur et ceux qui sont méconnaissables, l’étude de la plasticité
du vivant a été consacrée. Ahuri au milieu du bush, en pleine furie laminaire, tout cela monte
à l’acmé depuis bien longtemps.
Tous les objets sont traités avec la même importance, les uns à côté des autres. L'ombre des
branches fléchit au contact de leur surface, mais personne n'a eu la témérité d'y toucher.
Resserrés en groupe, à travers la masse de poussière ces objets communs prennent un statut
inconcevables. Le parallélépipède indéterminé et bien familier prend la forme extérieure d'un
animal. A côté, le vase ordinaire devient aussi étranger que son voisin : surgissent des hélices
de nulle part et des sceaux, des filets.
Leur physiologie, le fait de ne pas en reconnaître un nous empêche de vraiment reconnaître
les autres. Tout ce qui avait cru pouvoir encore s'accrocher subit une modification durable.
On comprend maintenant que tout ce qui s'était cru lourd ne l'était pas. Des objets, c'est ce
qu'ils sont et resteront, sans détournement, sans affect, mais - de la coque d'un aéroglisseur
au vélichar fantôme de Léarch - innoculés de matière vivante.
A coup sûr, le rythme chimique de ces objets ne vous est pas étranger.
D'après
L'île du docteur Moreau, H.G. Wells, 1986
La Horde du Contrevent, Alain Damasio, 2004
Tout tire vers le large le plus proche, Louise Hallou, 2017

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