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Paris vu par Philippe Starck. crédit photo : Nicolas Guerin.

Le designer Philippe Starck star a signé l'identité de Ma Cocotte, une cantine bric & broc nichée en plein cœur des marchés Serpette et Paul Bert, à Saint-Ouen. C'est l'occasion de revenir sur son rapport intime aux puces, sans oublier les endroits où il fait bon vivre, marcher, manger, qu'il a découverts (sur le tard) à Paris.

Vous venez d'ouvrir Ma Cocotte... Quelle atmosphère avez-vous souhaité insuffler à ce lieu ?
L'envie d'un lieu chaud par ses cheminées et sa cuisine, vivant par ses amis et ses cuistots, libre comme un espace où tout peut arriver, fertile par toutes ses surprises cachées ou montrées sur ou dans les murs. Un bol de soupe bien chaude, un bol de café au lait fumant, un bol de thé parfumé, un bol de vin chaud enivrant... Ma Cocotte, lors d'un beau matin d'hiver, c'est du feu, des bras accueillants pour vous réchauffer le cœur et le corps.

Qu'est-ce que Saint-Ouen vous inspire ?
Les Puces sont un mini urbanisme organique totalement réussi où l'humain y fait commerce avec culture, intelligence, esprit et amitié. Les puces sont un nano prototype de la mémoire d'une société oubliée. Elles pourraient redevenir un modèle d'inspiration. J'y cherche des surprises fertiles, des hasards, des accidents, des non-dits, des balbutiements, des rêves qui vont créer les miens.

Etes-vous un habitué des puces ?
Je suis peu en France, encore moins à Paris mais mon retour à la capitale ne prend son sens que lors de la visite des puces. J'ai l'impression d'en toucher son esprit vital.

Qu'aimez-vous dans Paris ?
J'ai passé toute ma vie à l'étranger et j ai découvert Paris récemment quand ma femme était enceinte, il y a 2 ans, et j ai commencé mon sport favori : marcher à travers Paris, du Trocadéro aux puces. Pour m'imbiber de l'ambiance de la culture typique, écouter les bribes de conversation entre les marchands ; mon amour des puces est avant tout sociétal.

Quelles sont vos adresses parisiennes fétiches ?
Marcher dans Paris, surtout dans les non lieux, les zones grises, aux interstices, là où le lichen pousse, où la vraie vie se développe. Ou à pieds de la place du Trocadéro à la Cité de la Mode, au Wanderlust, pour le brunch le dimanche. J'aime les restaurants qui prônent les valeurs du bio et aussi du sans sulfite pour les vins : Racines, Racines 2, Saturne. Et le meilleur restaurant italien du monde : Le Mori Venice bien sûr !

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