L'avis de ParisBouge pour le restaurant Colère
On garde un bon souvenir du restaurant Orgueil, installé dans le 11ème arrondissement, qu’on avait testé un soir à son ouverture, il y a un peu plus de deux ans. C’était le premier restaurant du jeune chef Eloi Spinnler, tout juste 30 ans, un chef formé à la Tour d’argent et au Plaza Athénée d’Alain Ducasse, entre autres. Le chef avait su créer un univers bien à lui, autour des Sept péchés capitaux. On y avait trouvé une cuisine engagée zéro déchet, de partage, tendance bistronomique, où tradition et modernité se mélangeaient, avec un zeste de folie. Depuis, le chef est devenu une star des réseaux sociaux, 225k abonnés Instagram et 150k sur Youtube, où il partage avec son humour singulier ses recettes gourmandes et ses tutos cuisine. Vous l’avez peut-être déjà vu ? Facilement identifiable avec son harnais en cuir de couteaux et son sabre dans le dos. Alors quand on a appris qu’il ouvrait son deuxième restaurant, Colère, dans le bas du 9ème, on n'a pas traîné.
Nous voilà donc au 39 de la rue Richer, pour le déj cette fois-ci. Entre la dynamique du quartier et la désormais grosse communauté du chef, le restaurant Colère est déjà bien rempli en ces tout premiers jours d'ouverture. En ce qui concerne la déco, c’est du beau travail. On retrouve les tons du premier restaurant, avec un côté plus chic. C’est aussi plus grand. Le restaurant Colère nous balade dans plusieurs salles aux ambiances différentes : grandes tables en enfilades au fond ou petites alcôves à l’entrée, au choix, selon le mood. Le lieu est accueillant, l’ambiance est détendue, c’est un endroit où on a envie de venir en bande d'amis, mais qui passe aussi bien en tête-à-tête.
En nous rendant à l'arrière du restaurant, on découvre, un peu comme chez Orgueil, la cuisine. Elle donne sur une pièce à part, comme un speakeasy. Cette salle, appelée « Le Théâtre », est réservée aux clients qui choisissent le menu dégustation. Ils pourront pendant le repas (4 temps au déj -50€-, et 7 temps au dîner -78€-) profiter du show des équipes en cuisine, et on nous dit même qu’on y participe.
Pour nous, ce sera plutôt la simple formule du jour. Pas de carte au déjeuner (sauf le week-end), juste la formule imposée (18€ / 23€ / 28€). Une carte courte (4 entrées, 4 plats et 3 desserts), encore plus restreinte ce midi, car un tiers des propositions étaient déjà « victimes de son succès ». Bon, ok, il est 14h passé, premiers arrivés, premiers servis… mais vu qu’ils servent jusqu'à 15h, on pensait que… bref. Chez Colère, le menu propose des classiques twistés et pleins de colère, "une cuisine pimentée à la française" comme on a pu l'entendre. Les palais sensibles, rassurez-vous, c'est soft. En entrée, Coleslaw de chou pointu, mayo citronnée, œufs de truites, sarrasin grillé, pousses de coriandre, pickles de carottes, sarrasin, sympa (où est le piment ?). En revanche, notre plat n’était pas vraiment ce à quoi on s’attendait. Le Crudo de truite, leche de tigre et poivrons ressemblait plutôt à un gaspacho dans lequel flottaient masse de morceaux de pommes de terre (pourquoi ?) au milieu de quelques petits dés de truite, vulgaire. On n’ira même pas au bout… On sauve juste les morceaux de truite. Pour oublier rapidement ce plat, on a commandé le Gnoccho à la romaine. C’est comme des gnocchis, mais en une grosse pièce. Et pour le « à la romaine», c’est qu’ils sont réalisés à partir de semoule de blé et non pas avec de la pomme de terre pour la version qu’on connaît bien. C'est accompagné d’un œuf poché, de pignons de pin, d'un peu de piment d'Espelette, de quelques feuilles d'épinard, le tout nappé d’une sauce Mornay au Comté. Là c’est très gourmand, très réconfortant, ça rattrape le petit raté malgré quand même un problème d’assaisonnement, et pas de quoi le rectifier sur la table, tant pis. Enfin, le dessert, une part de tarte tatin, très classique, très bien réalisée, avec sa quenelle de crème. Dommage qu’elle n’ait pas été twistée comme les deux autres desserts de la carte (Chocolat, bière, Arlette au piment et Flan vanillé & sirop de piment). On se souvient d’un sorbet au piment goûté à l’Astrance de Pascal Barbot, qui aurait eu toute sa place dans cette thématique colérique.
Visité par la rédaction le 1 octobre 2024.
Voir tous les restaurants testés à Paris
Recevez par e-mail nos prochains avis de restaurants
Horaires
lundi - mercredi | 12:00 - 15:30 | 19:00 - 00:30 |
jeudi - samedi | 12:00 - 15:30 | 19:00 - 01:00 |
dimanche | 12:00 - 15:30 | 19:00 - 00:30 |
Prochains événements
Aucun événement à venir pour Colère.