Le Coq : cocktail électrisant
Electrisant, gustatif, hédoniste pourrait sans doute être le triptyque lexical attribué à ce nouveau bar à cocktails à la déco punk-chic seventies. Fruit d'une entente cordiale franco-britannique entre Thierry Daniel et Eric Fossard, les créateurs du salon Cocktails Spirits et Toni Conigliaro, figure incontournable du milieu des spiritueux, Le Coq est à n'en point douter ce qui se fait de mieux à Paris.
Littéralement brut de décoffrage, le lieu est pourtant chargé de références artistiques glamour ancrées dans la culture populaire. « Notre ambition était de revisiter l'héritage français tant dans le choix des spiritueux que nous utilisons dans nos cocktails que dans le parti-pris musical et architectural du lieu », confie Thierry. Loin de la tendance actuelle des bars « speakeasy », il serait plutôt d'usage de croiser dans un tel décorum des icônes Jaggeriennes ou Faithfuliennes. Mais attention, au Coq, personne ne monte sur ses ergots et les poules de luxe ne fréquentent pas cette cour, où le cocktail est choyé dans une ambiance ultra léchée. Toute l'équipe a été formée à Londres. Marcis le manager, dirige également deux établissements de renom de la capitale britannique, le Six Nine et le Zetter Townhouse. En matière de cocktails, il en connaît un rayon tout comme Tony Conigliaro, l'un des barmen et créateurs de cocktails les plus doués de sa génération. Ensemble, ils pilotent en coulisse un petit laboratoire expérimental, où ils créent et remettent au goût du jour liqueurs d'ambrette et autre vodka à la rose. « Le monde du cocktail français a beaucoup évolué au cours des dernières années. Les saveurs se doivent désormais d'être à la fois contemporaines tout en étant un brin provocantes ». Comme ce Fig Leaf Collins (11 euros) qui mélange une infusion home made à la feuille de figuier au parfum du gin Beefeater. Mention spéciale à ce Lipstick Rose travaillé autour d'un sirop de framboise et violette, une vodka à la rose additionnée au bitters Peychard, champagne et zeste de pamplemousse. Quant au nom qui détonne en sonnant comme un cocorico bien franchouillard ? L'explication est aussi simple que l'animal est emblématique de notre identité française. Vive la France !
