COLINE RIO
concert Paris

COLINE RIO

Événement publié par Caramba Culture Live

date et heure

de 20:30 à 23:30

tarif

10

style

chanson pop piano

infos

Elle a la gestuelle du vouloir, les mains qui ordonnent, le corps qui prolonge les mots. Intime et décadenassée. Ivre de liberté et hagarde de musique. L’échappée belle de Coline Rio, chanteuse sans entraves et compositrice de la plus noble extraction. Partout étincelle sur Lourd et délicat, premier EP de cinq titres, un songwriting d’une gracieuse habilitée, imprégné d’une écriture intelligemment poreuse, excellant aussi dans l’art de tisser des paravents élégants et de brosser des atmosphères. Il lie dans un dialogue permanent le classique et le moderne, le sensible et l’impérieux, l’assurance et le doute, l’agilité élastique de la voix et la percée chorale, le poétique et le cinématographique. Une jeune femme, à mi-chemin de la traversée de sa vingtaine, initiée et férocement cultivée, disponible à jongler avec Les contemplations de Victor Hugo, Edmond Rostand, Pascal Rambert ou Kae Tempest.



Curieuse, énormément. Créative, toujours. Qui a déjà tâté du théâtre et plusieurs formes de danse dont le bulto et le contemporain. Qui a surtout évolué dans un environnement propice au développement des qualités artistiques, en l’occurrence une mère chanteuse professionnelle et très active dans la région nantaise, un père accroché à une pratique amateur, un frère batteur ainsi qu’une flopée d’instruments à disposition au domicile familial.

Il y a l’apprentissage ludique dès l’âge de six ans du piano, outil de prédilection des architectes audacieux et des tendres rêveurs.

Il y a les premières découvertes intenses pendant les vacances en camping-car, celles de Reggiani, Aznavour, Barbara, Leonard Cohen, Danyèl Waro. Elle aime désormais aussi Anne Sylvestre, Tamino, Patrick Watson ou Nils Frahm. Liste non-exhaustive. De toute façon, Coline Rio n’utilise sa discothèque qu’à la manière d’un carburant.

Il y a enfin l’aventure au sein du groupe Inüit débutée alors qu’elle était à peine majeure. Cinq garçons, une fille. De la pop gorgée d’électronique, sous influence de Radiohead et Foals notamment, et écrite en anglais. La formation collabore avec Benjamin Lebeau, moitié de The Shoes, rejoint la longue liste des talents révélés par Les Inouïs du Printemps et le Chantier des Francofolies de La Rochelle (dispositif que Coline Rio rejoindra, d’ailleurs, cet été).



Beaucoup de dates avant d’enclencher la touche pause il y a deux ans et demi. La jeune femme s’engouffre alors dans ce projet solo qui l’anime depuis longue date. Et elle dompte tout, la brindille nantaise : les harmonies classiques, les entrelacs de cordes et de percussions corporelles, les couches de voix, le piano ou les synthés qui ne desserrent jamais leur étreinte amicale, la finesse des lignes mélodiques, l’ampleur du souffle. Avancer aussi qu’elle privilégie urgence fragile et rébellion douce au passage en force, préfère sensations et dialogues aux constats définitifs.

Co-réalisé avec le fringant Stan Neff (Christine and the Queens, Camille, Polo & Pan…), cet EP joue autant l’atout du pointillisme que de la polychromie. C’est à la fois de la chanson française, une expérience sensitive à dominante électro-acoustique et un voyage initiatique vers la lumière. Ici, il est question de perspectives d’avenir sous couvert d’espaces confinés, de vide et de solitude (Horizon et sa séduction ensorcelante), d’affirmation de soi dans un paysage sonore éthéré (On m’a dit), de rupture amoureuse sans heurt ni fracas (Se dire au revoir), de battements de cœur instable (Lourd et délicat). Ou de révérence et de fantasme sentimental (Au royaume de tes mots, poème à double lecture initialement destiné à Gaël Faye). Des chansons qui incitent à la musardise comme à l’introspection, irradient les sens. Graciles et altruistes, à l’image de son auteure. Coline Rio, bel et bien prête à gravir des sommets.

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