Monsieur Lune en concert
concert Paris

Monsieur Lune en concert

Événement publié par ParisBouge

date et heure

de 20:30 à 20:30

tarif

13.80 €

style

Variété française

infos

Il s'appelle Monsieur Lune. S'il aime volontiers l'idée d'être dedans, sa planète est bien notre terre dont il chante la comédie des habitants depuis quinze ans maintenant. Front dégagé comme le jeune premier à houppette qu'on a découvert au début du 21e siècle, ou frange tombant sur ses yeux ronds aujourd'hui : Nicolas Pantalacci alias Monsieur Lune regarde tout et toujours avec une douce précision. Pour ensuite mieux dessiner une courbe, un ciel, une fille, un sentiment. Ces cinq nouveaux titres ne s'éloignent pas de ce beau chemin.
Dès les premières chansons en 2000, on sent le gars élevé au bon lait. Celui de Renaud, dont il va reprendre le répertoire bientôt sur scène dans « Un Renaud pour moi tout seul ». Celui plus largement d'une chanson française omniprésente dans le frigo familial, du papa journaliste de radio à la maman attachée de presse… de chanteur.
Au fil des années et des albums (quatre à ce jour), Monsieur Lune s'est poli et affûté à la fois. Plus de rondeur dans la construction de ces histoires romantiques et oniriques, plus de saillance dans l'écriture pour une émotion aussi simple que marquante. Vrai-faux Droopy dans un monde en chaos, le grand gaillard ne se lasse pas de dire du monde la belle tristesse, des gens l'ultra-moderne solitude de la vieille Souche.
Travailler les textes et le goût du mot juste dans le droit fil des cadors, d'accord, mais Nico la Lune est aussi musicien. Délicat mélodiste, sa ritournelle n'est jamais facile, jamais hautaine non plus. Et sa chanson ouvre sa porte aux quatre vents sans que ce soit le foutoir dans la salle à manger : toutes les couleurs d'une pop-folk française ouvragée cohabitent avec bonheur, percussions, claviers et cordes viennent souvent visiter les tauliers guitare-basse-batterie.
Derrière les instruments jusqu'à ce dernier EP, on retrouve les mêmes lascars depuis quinze ans, symbole de la belle continuité du parcours et de l'inspiration. On redécouvre un Monsieur Lune, plus pop, plus mélancolique, encore plus juste et touchant.
Un beau regard n'a pas d'âge. Non content de toucher les adultes, voilà cinq ans que Nico emballe les enfants avec « L'incroyable histoire de Gaston et Lucie », conte musical écrit avec Sébastien Rost. Un livre-CD où sont venus chanter Jamait, Carmen Maria Vega ou Oldelaf, et un spectacle qui voyage en formant la jeunesse : 160 dates à ce jour et ce n'est pas fini.
Renaud, Gaston, Lucie et Nico sont dans un beau bateau, personne ne tombe à l'eau : Monsieur Lune suit joliment son étoile.
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L'épreuve par cinq. Monsieur Lune a le blues et il est beau. Sur la pochette de l'EP abritant cinq nouveaux titres après une disette de quatre ans, on est déjà touché par le visage d'un enfant qui ressemble drôlement à Nicolas Pantalacci. Dans les chansons, le petit devenu grand décline le thème de l'abandon mais sa déprime est lumineuse car juste, lucide, diablement bien écrite.
On retrouve dès « Madame », titre ouvrant cette moitié de disque, la belle dualité de ce Monsieur, conjuguant énergie et émotion. Les éraillements passés de la voix sont aujourd'hui dans les mots, les intonations, inflexions délicates pour tuiles sentimentales. « L'homme qui aimait les femmes » de Truffaut aimait leurs jambes-compas qui donnaient au monde son équilibre. Monsieur Lune aime leurs seins. Depuis toujours, ces courbes le fascinent, l'inspirent, le rassurent et bien sûr l'inquiètent quand elles s'éloignent. « Madame » ou « Marion(s) » : elles incarnent l'exil amoureux que Monsieur Lune n'a jamais aussi bien (d)écrit.
« J'attends ces larmes qui n'viennent pas / J'attends une autre dame comme toi » (« J'attends ») : la pudeur est l'autre grand thème de cette esquisse. Elle se fait amère devant ces « Allongés dehors » : « Comment tu fais pour avancer / Sans t'retourner sans regarder », demande Monsieur Lune, fantassin de la cohorte des « Garçons qui se cachent pour pleurer » qui bouclent le disque de manière très touchante.
Les fidèles compères Jean-Pierre « Cheveu » Bottiau (guitares, basses, claviers, chœurs) et Fabien Martin (claviers, chœurs) ont également assuré la réalisation, avec Fred Monaco à la batterie. Partenaire de Murat ou Tiersen, Aymeric Letoquart a mixé le tout.
A l'aube de ses quarante ans, l'auteur-compositeur Monsieur Lune gagne en douceur et recul sans perdre une once de sa lucide poésie. L'album complet est annoncé pour l'automne et ça c'est chouette.
Yannick Delneste

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