Agent Carter, l'espionnage féministe à la sauce Marvel
Programmée aux USA sur ABC afin de patienter avant le retour d'Agents Of Shield en mars, la courte série Agent Carter se regarde comme un plaisir coupable avec la pleine conscience de ses défauts.
L'actrice anglaise Hayley Atwell s'inspire clairement de l'Emma Peel
de Diana Rigg
pour combattre le crime en 1946 à New York et se jouer des clichés misogynes, dont certains demeurent d'actualités. Dans ce contexte particulier de l'après seconde guerre mondiale, où les femmes ont du lutter pour l'égalité au retour des hommes, Peggy Carter mène une double vie au sein de l'agence gouvernementale SSR : secrétaire maladroite de jour, espionne intraitable de nuit. Et pour mener à bien ses missions, elle ne dispose d'aucun super pouvoir, pas besoin, mais toujours une arme gadget à la Q
au fond de son sac à main. À ses côtés, le valet du père d'Iron Man
ne rechigne pas à jouer les sidekicks d'espion tant qu'il peut rentrer cuisiner le dîner pour sa femme et être au lit à 21h. Un inversement des rôles bienvenu pour ce personnage attachant à l'humour anglais certes caricatural. Peine perdue de regarder cette série avec les yeux d'adultes matures excités par Breaking Bad ou Walking Dead, Agent Carter a le charme désuet de son époque, de la lenteur narrative des comics et des intrigues sans surprise. Avec un peu plus de profondeur dans les personnages, des dialogues plus relevés et un budget supérieur, Agent Carter avait tous les ingrédients pour devenir bien plus qu'une courte récréation. Rendez vous pris pour une saison 2, et cette fois, enfin digne de son potentiel ?
« Agent Carter », 8 épisodes, dernier diffusé hier sur ABC.