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Le Centre Pompidou expose 75 œuvres d'Hervé Télémaque. Crédit photo : Portrait d'Hervé Télémaque, 2014, Photo : Philippe Migeat, Centre Pompidou.

Alors que l'exposition Haïti au Grand Palais, achevée il y a quelques jours, présentait certaines œuvres d'Hervé Télémaque, l'artiste investit le Centre Pompidou dès le 25 février. Mais connaissez-vous bien cette grande figure de l'art moderne ?

New-York et Paris : ses terres d'inspiration

Né en 1937 à Port-au-Prince en Haïti, Hervé Télémaque quitte son pays à ses vingt ans. Il s'installe à New-York pendant trois années, où il étudie à la fameuse Art Students League et y découvre l'expressionnisme abstrait de De Kooning, de Pollock ou encore de Rothko, dont l'influence est marquée dans ses premières œuvres. En 1961, Télémaque rejoint Paris. Il se familiarise alors avec les Surréalistes et participe trois ans plus tard à l'exposition « Mythologies quotidiennes » au musée d'Art Moderne, avec son ami Bernard Rancillac. Un moment clé pour l'artiste, puisqu'il aura été depuis désigné comme l'un des maîtres de la figuration narrative. En 1974, l'artiste repart dans son pays d'origine avant de s'installer définitivement à Paris, en 1991.

Le mystère de la canne blanche

Si Hervé Télémaque a forgé son art dans les grands courants de l'art moderne, l'artiste haïtien a aussi développé son propre langage esthétique, en partie autobiographique. En empruntant au Pop art la notion d'objet ancré dans l'œuvre — étroitement liée à la culture populaire et à la société de consommation — il multiplie les représentations de vêtements, d'ustensiles de cuisine, de parapluies ou encore d'une canne blanche. Cette dernière est assez récurrente dans son œuvre : on la retrouve notamment dans les toiles Passage (1970) et Port-au-Prince, le fils prodigue (1970) ou encore la sculpture en bronze Le Désert (1968-2005). Symbole de cécité ou objet qui aide l'artiste à se déplacer depuis longtemps : que signifie la canne pour Télémaque ?

Du marc de café dans ses œuvres

L'exposition Hervé Télémaque au Centre Pompidou rassemble une collection de soixante-quinze œuvres explorant une pluralité de médiums qui évoque les richesses plastiques et techniques de l'artiste. Peintures, dessins, collages, objets, assemblages... Télémaque s'est diversifié dans sa production au gré de ses rencontres, de ses influences, et de ses inspirations. En clin d'œil à ses origines haïtiennes Hervé Télémaque a même réalisé dans les années 1990 un ensemble de dessins et de bas-reliefs en mélangeant ses couleurs à du marc de café. Une pratique faisant écho aux rites vaudous en Haïti, qui affirme la cohérence artistique de Télémaque.

L'exposition Hervé Télémaque au Centre Pompidou est présentée du 25 février au 18 mai 2015, Place Georges-Pompidou, 75004 Paris. Ouverture de 11h à 21h. Tarif : 13€.

Exposition Hervé Télémaque Centre Pompidou Paris
Exposition Hervé Télémaque Centre Pompidou Paris
Exposition Hervé Télémaque Centre Pompidou Paris
Exposition Hervé Télémaque Centre Pompidou Paris
Crédits photos : 1 : Hervé Télémaque, Fonds d'actualité (détail), n°1, 2002, Acrylique sur toile, 295,5 x 375,5 cm, Puteaux, Centre national des Arts plastiques/Fonds national d'Art contemporain, En dépôt au Centre Pompidou, musée national d'art moderne, Photo : Philippe Migeat, Centre Pompidou © Adagp, Paris 2014. // 2 : Hervé Télémaque, Mère-Afrique (détail), 1982, Mine graphite, papiers découpés et collés sur papier, tirage photographie, œillets métalliques, calque et cuir, 83 x 148 cm, Collection Frac Aquitaine. Photo : Frédéric Delpech © Adagp, Paris 2014. // 3 : Hervé Télémaque, Petit célibataire un peu nègre et assez joyeux, 1965, Huile sur toile, 80 x 80 cm, 
Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, MNAM-CCI/Dist. RMN-GP
Photo : Philippe Migeat, Centre Pompidou. // 4 : Hervé Télémaque, Caraïbe I (détail), La ville des nègres/baie/Fonds-des-Nègres, 1993, Laque sur bois, anneau métallique, 47 x 122,5 x 9,4 cm, Collection MAC/VAL - Musée d'art contemporain du Val-de-Marne, Photo © André Morain © Adagp, Paris 2014.

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