3 bonnes raisons d'aller voir l'expo Valérie Belin
Dès mercredi, le Centre Pompidou accueille l'exposition de Valérie Belin, Les Images Intranquilles. Retour sur l'art d'une photographe qui interroge le portrait à travers une « inquiétante étrangeté », justifié par trois bonnes raisons de s'y projeter.
Pour l'expérience de la photographie
Des images à fonction interrogative : telle est la vision de l'œuvre de Valérie Belin qui photographie depuis 2001 des mannequins « vivants » et depuis 2003, des mannequins de vitrine. L'artiste joue sur l'ambiguïté de la représentation du corps — de la femme, en particulier — et confronte le spectateur à se demander quel portrait est issu d'un modèle animé. Perfection des mensurations et grain de peau lissé participe à ce trouble de perception qui encourage toute l'énigme de ces « Images Intranquilles ».
Pour son « inquiétante étrangeté »
De cette profondeur thématique à laquelle se consacre Valérie Belin, cette dernière n'hésite pas à affirmer la notion d'« inquiétante étrangeté » qui fonde le paradoxe. Dans un entretien accordé au commissaire de l'exposition, Clément Chéroux, la photographe précise : « C'est un concept très présent dans la littérature romantique allemande du XIXème siècle [...] Ce malaise survient dans ce moment de doute où l'on pense apercevoir un autre que soi-même dans le reflet de la vitre ou du miroir.
» Un sentiment renforcé par l'aspect quasi-robotique de la plupart de ses visages photographiés...
Pour sa dernière série photo
Si l'exposition de Valérie Belin rassemble des travaux réalisés il y a parfois plus de dix ans, le parcours met en lumière sa dernière série photographique et inédite, Super Models (2015). Elle y reprend la thématique du mannequin en le superposant de motifs géométriques et colorés, qui introduisent par leur transparence l'effet d'une humanité alternative, supérieure. De quoi poursuivre l'exploration d'une œuvre en quête d'une perfection toujours plus prononcée.
L'exposition de Valérie Belin, Les Images Intranquilles, est présentée du 24 au 14 septembre 2015 dans la Galerie d'art graphique du Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, 75004 Paris. Ouverture tous les jours (sauf le mardi) de 11h à 21h. Tarif : 14 € (accès à toutes les expositions temporaires et aux collections permanentes du musée).