Archipel Précaire d'Yves BURAUD
exposition Paris galerie

Archipel Précaire d'Yves BURAUD

Événement publié par Max Torregrossa

adresse

Galerie VivoEquidem

113, rue du Cherche-Midi

Afficher sur un plan

tarif

Entrée libre

Contact

01 83 91 22 56

infos

Du 16 janvier au 16 mars 2013, VivoEquidem présente l’exposition d’Yves Buraud : Archipel Précaire.

Plasticien, écrivain, auteur de « dispositifs-géoartistiques», Yves Buraud continue à mesurer l’humain dans l’espace public et la condition urbaine sous toutes ses formes. Ces grands panneaux, imprimés sur métal et façonnés comme des paravents sont les morceaux d’une carte de géographie sociale arrachée à la tourmente : les restes d’un archipel précaire.

Emmanuel Curtil, comédien, lira lors du vernissage Ni dieu ni singe, l’un des neuf récits d’Yves Buraud qui seront publiés en 2013.

LA VILLE LINÉAIRE III (Extrait de Ni dieu ni singe )
Pour les théoriciens, les politiques et les urbanistes qui ont fondé La Ville Linéaire, les villes verticales et les villes radioconcentriques génèrent des stratifications et des inégalités sociales. Les villes verticales sont organisées selon un gradient social vertical et les villes historiques écartent de leurs centres les habitants les moins favorisés pour les reléguer en périphérie. L’horizontalité et la linéarité de La Ville Linéaire impliquent une autre organisation sociale : plus de centres ni de sommets. En suivant ses rails, La Ville Linéaire peut se développer indéfiniment en longueur, les problèmes de dilatation anarchique des anciennes cités sont dès lors résolus : ici, au long des voies et dans le cadencement des trains, il ne demeure plus de centre, il n’existe plus de périphérie. De façon théorique, le désir d’égalité est donc au centre de la conception de La Ville Linéaire.

Dans la cité, les lignes ferroviaires assurent le lien entre tous les espaces et consolident l’égalité. Les rails qui formaient dans les cités du passé une dépression urbaine, une sorte de « contremonde », qui mettaient les villes en creux, sont devenus des axes majeurs qui règlent le tempo de la ville. Poursuivant cette logique égalitaire, administrateurs et concepteurs de la cité ont décidé d’installer sur des lignes de chemin de fer une seconde ville mobile. Elle se compose de wagons-médiathèques, de wagons-églises, de wagons-magasins… En fonction des besoins des populations, il est possible aux autorités de dépêcher sur chaque lieu de La Ville Linéaire des écoles sur rails, des commissariats sur rails ou encore des tribunaux sur rails.


Extrait de Le Petit Atlas Urbain, Yves Buraud, 2005, Editions Al Dante

ARCHIPEL PRÉCAIRE n.m.
(précaire, 1336 ; lat. jur. Precarius « obtenu par prière »).

Géo. Archipel situé dans le nord de l’océan Atlantique, à la pointe du continent euro-américain. Son industrieuse capitale est en perpétuelle reconstruction ; partout, des chantiers se créent sans cesse, à tel point que, derrière les clôtures, on voit les grues soulever d’autres grues, et que les échafaudages soutiennent
d’autres échafaudages. La région septentrionale regroupe les activités industrielles, commerciales, les activités de services des grandes et petites entreprises. Le reste est occupé par le secteur public (écoles, administrations, armée).
Hist. Cette partie septentrionale fut découverte par Taylor qui en formula les principales lois, jusqu’à son annexion par les Travailleurs Précaires. Cette nouvelle catégorie de travailleurs est apparue récemment. Ils semblent prêts à tout pour travailler, quitte à modifier les précédents usages.
Moeurs. On sait peu de choses sur leurs motivations. Le docteur Nathaniel Kolle affirme qu’ils sont d’anciens Vous-Valez-Tant, tous réfractaires à l’usage de la « peinture sans ». (Peinture blanche ou grise (selon la catégorie) qui confère l’invisibilité en même temps qu’elle retire leurs droits, leur travail, leurs indemnisations, leur logement aux Vous-Valez-Tant. (voir Pays d’A.N.P.E.)
Obs. Le voyageur impertinent peut entreprendre une enquête sur la seconde partie de l’île. À travers la fente des palissades, il verra quantité d’échafaudages, d’armatures autour d’armatures, de poutres étayant d’autres poutres, de chantiers devant d’autres chantiers. La population de ce secteur est identique à la première. Elle connaît les mêmes conflits avec les Travailleurs Précaires. Ces derniers ne respectent plus la « peinture sans » ni l’usage des statues en plâtres.
Biblio. Une troisième et mystérieuse partie de l’île est mentionnée par le docteur Kolle dans The Student Atlas, publié à London en 1999 aux éditions Kaschen. Yôrick Paterson y aurait vécu de singulières aventures dont ne nous est, hélas, parvenue aucune relation.

VERNISSAGE : le mardi 15 janvier 2013 de 19h à 22h, entrée libre.

VISUEL : Yves Buraud "Destroy-Op-Drancy", encres sur métal, 2012 ©VivoEquidem/Buraud

Commentaires