Chu Teh-chun - Les peintres témoins de leur temps
exposition Paris musée et fondation

Chu Teh-chun - Les peintres témoins de leur temps

Événement publié par ParisBouge

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12 €

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Expo Paris

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Troisième exposition de notre trilogie consacrée aux artistes témoins de leur temps, Chu Teh-Chun, les chemins de l'abstraction nous fait basculer dans le monde abstrait.

La photographie n'est jamais présentée comme l'un des facteurs importants ayant permis la naissance de l'abstraction. Pourtant, la concordance troublante entre la commercialisation de l'autochrome en 1907 par les frères Lumière et l'apparition de la première œuvre abstraite pourrait presque parler d'elle-même. L'artiste, dès l'instant où la photographie apparaît, se sent libéré de la mission qui, jusque-là, lui incombait. (...) La photographie le libère du sujet : le témoignage incombe désormais au photographe. Ainsi affranchi, l'artiste peut donner libre cours à son imagination, laisser parler son imaginaire sans s'attacher au sujet réel.

Pour illustrer cette analyse, le choix de Chu Teh-Chun s'est imposé de lui-même. Inspiré paraît-il de l'art de Goya, Chu Teh-Chun, moins connu en France que son contemporain Zao Wou-Ki, mérite grandement d'être découvert par le public parisien. La manière dont Chu Teh-Chun montre la nature qui l'entoure prouve à quel point le peintre, même libéré de la figuration, reste le témoin de son temps. Celui d'une liberté retrouvée, d'un artiste chinois venu en France et reproduisant les paysages et les cités qu'il découvre avec l'œil neuf d'un homme s'initiant à l'Europe et son panthéon d'artistes modernes et innovants, tout en restant attaché aux traditions liées à son histoire personnelle. (...)

(...) À l'instar des peintres chinois, Chu Teh-Chun prend comme point de départ la nature, où seul compte le mouvement, la perpétuelle évolution des couleurs et des formes. Il s'en fait l'interprète, grâce à une transcription subjective de ses ressentis. Ce sont ces paysages, héritages de la peinture de lettrés de l'époque des Song, que l'on retrouve dans des compositions comme La Source (œuvre n° 15), évoquant des montagnes chinoises dans toute leur pureté.

L'abstraction tente de retrouver l'esprit et la poésie du monde chinois, grâce au titre des œuvres évoquant une sensibilité, comme Pureté au bord des eaux (œuvre n° 57). (...)

(...) Chu Teh-Chun n'est pas un artiste chinois adoptant le langage occidental : il incarne la reconquête de la tradition. Par syncrétisme, il mêle les influences chinoises et occidentales pour se rapprocher de la nature. Il ne travaille pas sur le motif mais réinterprète en atelier des ressentis, des émotions, des perceptions de paysages ou encore des événements politiques (comme la guerre du Golfe dans Lumière au-delà des fléaux, œuvre n° 40).
La fusion de ces deux traditions fait de Chu Teh-Chun l'un des artistes chinois les plus importants de la fin du XXe et du début du XXIe siècle, incarnant la rencontre de deux mondes et construisant une abstraction prenant racine dans la nature et la lumière.

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