Déçue par les humains jamais par mon chien
exposition Paris galerie

Déçue par les humains jamais par mon chien

Événement publié par Coco VD

tarif

Entrée libre

style

photographie 1er degré déconseillé

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01 58 30 76 17

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Katia Feltrin, 35 ans, se réalise peu à peu, dès 1998, comme artiste plasticienne, poète, critique d’art (Diptyk, Connaissance des arts – photo , Mouvement...) et de danse (Paris Art) ; elle détient un Master 2 en Arts Plastiques et un Master 1 en Histoire de l’Art (Université Panthéon-Sorbonne-Paris 1). Elle vit et travaille à Paris où elle s’occupe également de la galerie d’art « l’Atelier des Vertus », dans le Marais (6, rue des Vertus, 75003).

Au fil de ses œuvres on découvre un travail (photographie, performance, vidéo, dessin…) qui s’interroge sur la figure humaine et son rapport à l’autre, au monde, et sur ses liens complexes entre esprit et matière. Katia manie une forme d’écriture par la chimère, des êtres absurdes, à la fois drôles et inquiétants générés par ces liens complexes.
La figure féminine permet souvent d’évoquer l’individu comme objet : objet de la culture et objet de mythe, objet de désir. L’idée de mimétisme est reprise comme orientation qui conditionne l’être humain et l’Histoire qui le possède, et dont il doit s’extirper pour se posséder lui-même en tant qu’individu, devenir sujet (des œuvres rendent hommage à Paul Célan, René Girard...). On sent toujours un va et vient : entre objet et sujet, frustration affective et douceur du rêve, mythe et réalité, imitation et création, absurdité et absolu, animalité et idéal.

Réalisée en 2007 au cimetière animalier d’Asnières-sur-Seine (92) considéré comme le premier cimetière pour animaux créé au monde (fondé en 1899), la série “Déçue par les humains jamais par mon chien”, présentée ici, tire son titre de l’inscription faite par une maîtresse sur la pierre tombale de son défunt chien. Un cri du cœur qui jette à l’humanité une condamnation absolue, pleine d’amertume, et qui chante au chien une louange absurde dans son effet de comparaison.
Ce travail entre en relation avec la série “Kleps Radiateur”, dans laquelle un chien radiateur doté d’une perruque, est promené dans les rues parisiennes, puis le deuil est mis en scène.
Fiction et réalité se rejoignent, afin de questionner la part d’illusion simplificatrice d’une charge affective immense que l'homme moderne fait porter à son chien, son chat, et aussi bien souvent à ses objets (collectionneurs d'art, voiture, etc...), dont il est le maître, et non le congénère. Une série aussi pleine de références cachées, avec par exemple la photographie d’un chien empaillé en train de décatir, totem de sa propre sépulture, qui devient pour Katia un hommage à Jeff Koons. Glissement vers l'humour pour évoquer la fragilité d’espérances et de relations humaines blessées, dont la place donnée au chien dans nos sociétés serait un symptôme.

En 2012, Katia Feltrin et Marie Aerts (jeune artiste de 27 ans au travail prometteur représentée par la galerie Dix9, à Paris), se rendent au cimetière pour animaux de Cinglais, dans la forêt de Caen. Une visite vécue comme un commando ayant pour but le sacrifice d’un nounours sur les terres. Il en ressort un « Triptyque Nounourcide », également présenté ici, et qui vient complémenter la série. La réflexion se poursuit, et jette un regard sur l’histoire spirituelle des civilisations dont nous sommes les héritiers, qui ont conçu des dieux nés du transfert mental par lequel l’humain, l’animal, la chose, le lieu ou l’institution sociale, n’importe quoi de banal devient l’exceptionnel, le consacré, le digne de culte, le divin.

On pense à Nietzsche et à son « Ainsi parlait Zarathoustra », qui définit l’homme comme un pont entre la bête et le surhomme. Vaste pont, certainement de la taille d’un rayon de soleil jeté dans le vide intersidéral ! Vide qui engendre peur et frustration, mais qui permet aussi tous les possibles !

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