Lawrence Carroll - Nothing Gold Can Stay
exposition Paris galerie

Lawrence Carroll - Nothing Gold Can Stay

Événement publié par Karsten Greve

adresse

Galerie Karsten Greve

5 rue Debelleyme

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tarif

Entrée libre

Contact

01 42 77 19 37

infos

// Fermeture exceptionnelle de l'exposition du 25 juin au 8 juillet 2013.

Vernissage le samedi 8 juin de 16h à 20h.
Exposition du mardi au samedi de 10h à 19h.

La galerie Karsten Greve est heureuse d’annoncer l’exposition Nothing Gold Can Stay consacrée à Lawrence Carroll. En montrant au public des œuvres réalisées entre 2009 et 2013, la galerie rend hommage à ce peintre de la subtilité et du silence actuellement exposé à la Biennale de Venise au Pavillon du Vatican. Choisi par l’artiste, le titre de l’exposition fait référence à un poème écrit en 1923 par l’américain Robert Frost : célébrant la beauté caduque de la nature, le poème reflète l’esthétique de Lawrence Carroll, en parfaite harmonie avec la périssabilité de toute chose. Le titre cite ainsi le dernier des huit vers de la poésie, où toute aube décline et nul or ne peut durer.
Les œuvres de Lawrence Carroll naissent du soin du moment présent et de celui passé. Son approche au travail acquiert une allure solennelle : Carroll se laisse guider par le temps, l’attente, le calme. Rien n’est fait dans la précipitation. L’équilibre presque sacré qui émane de ses œuvres entre dessin, peinture et sculpture offre au spectateur une évasion temporelle et spatiale vers une dimension esthétique épurée. À travers un processus d’abstraction qui refuse les rigidités d’un certain minimalisme, l’artiste aboutit à une purification des formes qui n’empêche pas une présence matérielle très concrète. Cette parfaite synthèse entre corps et âme confère aux œuvres de Carroll une puissance expressive immédiate : à la fois intimistes et imposants ses travaux jamais criards émeuvent pas leur merveilleuse sobriété, aujourd’hui si précieuse et rare.

Les œuvres présentées dans l’exposition sont réalisées avec une technique mixte appliquée sur toile ou sur bois. Ainsi la cire, l’acrylique, le plastique et les autres matériaux utilisés tels que le tissu et les morceaux de toile, créent une superposition qui rappelle le cumul progressif de toute chose dans le temps. L’absence presque totale de figuration ainsi que les couleurs discrètes et recherchées confèrent aux toiles une portée universelle : face à ces œuvres, le visiteur fait l’expérience d’un sentiment pur et originaire, à la fois profondément personnel et collective.
La notion d’accumulation joue un rôle essentiel dans l’œuvre de Lawrence Carroll et est à l’origine même de son processus créatif. Il ne s’agit pas de cette accumulation frénétique contemporaine menant à une sorte de boulimie matérielle : au contraire, le cumul dont parle l’artiste fait référence à la patience de l’attente, à l’espoir que les choses se dévoilent avec le temps et que notre regard change avec elles. Comme dans une chute de neige, où le tout disparait doucement jusqu’à ce que quelque chose d’autre se dévoile. Dans ce sens, les peintures de Lawrence Carroll sont le résultat de ce qui a été accumulé au cours du temps : les éléments qu’il inclue dans ses œuvres, comme tout ce qui recouvre le support, viennent de son atelier et de sa vie passée dont il garde des détails. Le bouquet de fleurs en plastique de blue ivy painting témoigne par exemple de cette démarche. Parmi tout ce qui a été cumulé, un jour quelque chose s’avère nécessaire à l’œuvre, comme dans le cas du tissu Fairhaven qui donne le nom à plusieurs œuvres exposées : c’est au milieu des années 80 que Carroll redécouvre ce matériel et, après l’avoir fait « attendre » dans son atelier pendant plus de dix ans, il commence à l’utiliser dans ses travaux.
Par une démarche artistique qui correspond plus globalement à une approche à la vie, Lawrence Carroll garde et attend que les choses se déposent les unes sur les autres pour ensuite tout pouvoir ranger à la bonne place. Le contenu des œuvres émerge en effet de leur structure, à chaque fois différente : Carroll réalise ses travaux de manière intuitive en retravaillant la forme à plusieurs reprises et d’une façon presque instinctive. C’est cette évolution qui lui permet de trouver ce qu’il cherche. À la frontière entre sculpture et peinture, les œuvres de Carroll se caractérisent par une présence sensible de la facture dont les imperfections contribuent à les rendre vivantes et humaines et se font ainsi essentielles. Les œuvres Sans Titre (blue ivy painting) montrent bien cet aspect : coupée, recousue et en quelque sorte progressivement reconstruite, la surface de ces travaux témoigne des gestes de l’artiste ainsi que de ses réflexions.


Lawrence Carroll est né à Melbourne (Australie) en 1954 et a grandi en Californie. Sa première exposition personnelle a eu lieu à New York en 1988. En 1992 il participe à la Documenta IX où il est également invité en 2005 pour le cinquantième anniversaire de l’événement. Après avoir suivi une formation au Art Center College of Design à Pasadena (Californie), Lawrence Carroll a exposé dans les musées d’art contemporain les plus importants du monde tels que le Guggenheim Museum à New York, le Kölnischer Kunstverein à Cologne, le MOCA à Los Angeles et l’Hôtel des Arts à Toulon. Ses œuvres ont intégré des prestigieuses collections internationales privées aussi bien que publiques et sont actuellement exposées à la Biennale de Venise au Pavillon du Vatican. Lawrence Carroll vit et travaille à Bolsena en Italie.

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